Consommations énergétiques franciliennes

RÉPARTITION PAR SECTEUR

Les consommations d’énergie finale en Île-de-France s’élèvent à 205 TWh. Cette consommation est due pour les deux tiers au secteur du bâtiment, comprenant les logements, avec 38% des consommations, et les bâtiments tertiaires, avec 28% des consommations. Le secteur des transports routiers arrive ensuite en troisième position, avec 22% des consommations du territoire.

Si l’on s’intéresse à cette répartition selon les différentes zones géographiques que sont Paris, la petite couronne, et la grande couronne, on constate assez logiquement que plus on s’éloigne en territoire périurbain, plus la part des consommations du secteur tertiaire diminue, et plus celle des transports routiers augmente. Un premier élément d’analyse permet d’expliquer simplement ce constat : l’emploi et l’activité économique restent majoritairement concentrés en zone dense, là où les transports en commun le sont également.

TENDANCES ET ÉVOLUTIONS

Les consommations affichent une baisse de 13% par rapport à l’année de référence de 2005, mais elle est assez hétérogène selon les secteurs. Elle est principalement portée par les diminutions des consommations du secteur de l’industrie, qui enregistre une baisse de 31% par rapport à 2005, là où le secteur résidentiel enregistre une baisse de 11%, et le tertiaire une hausse de 8%.

Si l’on compare cette évolution à l’objectif régional de diminution de 20% des consommations fixé à horizon 2030 par rapport au bilan 2015, c’est environ 2/3 de cet objectif de diminution qui est aujourd’hui atteinte.

ÉNERGIES ET USAGES

Malgré des objectifs ambitieux de diminution des consommations et de développement des énergies renouvelables et de récupération, l’Île-de-France reste encore aujourd’hui fortement dépendant des énergies fossiles.

En effet, 61 % des consommations énergétiques finales de la région sont issues des énergies fossiles (35 % pour le gaz naturel et 26 % pour les produits pétroliers et le charbon). Les transports ont de toute évidence un poids important dans ce bilan, mais le constat est valable également si l’on considère le bilan hors transports : 51 % des consommations sont imputables aux énergies fossiles (48 % pour le gaz naturel et 6 % pour les produits pétroliers et le charbon).

On constate que l’électricité sert majoritairement à la couverture des consommations du bâtiment, à la fois pour le résidentiel pour les usages spécifiques à l’électricité mais aussi pour le chauffage ; mais en premier lieu pour le secteur tertiaire, fortement dépendant de l’électricité pour l’usage des infrastructures et appareils numériques.

Le gaz fossile est majoritairement utilisé dans le secteur du bâtiment également, mais avec à l’inverse le résidentiel en premier, notamment grâce à la desserte assez dense du réseau de gaz pour l’alimentation en chauffage. 

Les produits pétroliers sont logiquement majoritairement utilisés par le secteur des transports, malgré un usage toujours présent en plus fiable part dans le bâtiment pour les besoins en chauffage. 

Le bois et le chauffage urbain sont des sources d’énergies encore minoritaires du bilan des consommations, mais permettent de couvrir une partie des besoins de chauffage du secteur résidentiel essentiellement.

Enfin, l’industrie francilienne est essentiellement dépendante du gaz et de l’électricité, avec une faible part des autres énergies.

LE SECTEUR DU BÂTIMENT

Au sein du secteur du bâtiment, premier poste de consommation, le bâti résidentiel représente 58% des consommations et le bâti tertiaire 42%. Il est néanmoins important d’avoir une analyse et une approche distincte entre ces deux types de bâtiments, compte-tenu des caractéristiques, enjeux et leviers d’action différents pour en diminuer les consommations d’énergie.

Le logement

Pour les logements, ce sont les besoins de chaleur (chauffage et eau chaude sanitaire) qui sont responsables de 80% des consommations totales, l’usage chauffage représentant à lui seul les deux tiers des consommations. Le reste des consommations concernent tous les autres usages, tels que la cuisson ou les usages spécifiques à l’électricité par exemple (appareils électriques et électroménagers).

Si l’on s’intéresse à l’usage des énergies pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire, on voit que pour le premier le gaz naturel reste majoritaire, à près de 60%. L’électricité arrive en second, en couvrant 13% des besoins de chauffage. Le bois, le chauffage urbain et les produits pétroliers représentent enfin tous trois 10% des consommations de chauffage.

Il faut donc retenir que la part des énergies fossiles dans ces consommations reste particulièrement importante puisqu’elle s’élève à plus de 70% directement via les consommations de gaz fossile et de produits pétroliers / charbon et à travers les consommations de chauffage urbain, alimentés eux aussi à près de 50% par des énergies fossiles (gaz fossile essentiellement). 

L’eau chaude sanitaire représente une part plus faible du bilan des consommations du logement, mais le même constat peut être fait pour cet usage.

Le tertiaire

Pour ce qui concerne le bâti tertiaire, les consommations sont dues pour un tiers aux bureaux et pour un quart aux commerces. Les cafés, hôtels et restaurants représentant le troisième poste de consommation, avec 12% du bilan. Ces trois postes réunis sont donc à l’origine de 70% du bilan du secteur.

Les usages du tertiaire sont bien différents de ceux du résidentiel. Bien que le chauffage reste un poste évidemment nécessaire dans chaque sous-secteur, les usages spécifiques à l’électricité sont bien plus importants. Les bureaux en particulier, sont assez logiquement dépendants de l’électricité pour tous les usages liés à l’informatique et au numérique. L’éclairage représente également un poids important pour les différents sous-secteurs du tertiaire. De fait, la part du chauffage est de 41% et celle des usages autres (spécifiques à l’électricité notamment) s’élèvent à 51%. L’eau chaude sanitaire est assez logiquement moins importante avec une part de 8% seulement.