Tableau de bord 2025 (Métropole du Grand Paris)
Ce tableau de bord présente les éléments de diagnostic sur les consommations, productions et émissions de GES sur le territoire de la Métropole du Grand Paris. Il a pour but d’offrir une vision synthétique et dynamique du bilan métropolitain, en reprenant les principaux chiffres-clés.
Les données territoriales complètes sont disponibles sur l’outil Energif du ROSE, via les cartographies ou les fiches bilan territoriales, et sur demande auprès de l’AREC.
MÉTROPOLE DU GRAND PARIS | Mise à jour : juillet 2025 |
Consommations énergétiques (2022)
Inventaire des consommations
En France métropolitaine, les consommations pour le chauffage sont étroitement liées aux températures extérieures. L’analyse des évolutions interannuelles des consommations énergétiques nécessite donc de décorréler ces évolutions de l’effet de la météorologie afin de juger des autres facteurs (paramètres socio-économiques, politiques énergétiques, mix énergétique, …). Airparif met ainsi à disposition les consommations énergétiques corrigées des variations climatiques (dites « à climat normal »), en fonction de la rigueur hivernale. L’année 2022 est caractérisée par une rigueur hivernale dite « douce », c’est-à-dire plus douce que celle observée sur la période de référence (1992-2021), limitant l’usage du chauffage. |
Avec 86 TWh d’énergie finale consommée, soit environ 51% du bilan régional, la Métropole du Grand Paris a diminué de 19% sa consommation totale d’énergie finale depuis 2005. Baisse qui est donc plus faible qu’à l’échelle francilienne (-22%).
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Les usages énergétiques pour la consommation énergétique sont relativement les mêmes qu’à l’échelle francilienne. Pour le secteur résidentiel, l’usage principal est le chauffage à 60 % (bien que l’utilisation du chauffage durant l’année 2022 a été plus limitée du fait d’un hiver doux par rapport à un climat normal), suivi des usages « autres » (comprenant notamment la cuisson, la climatisation et l'électricité spécifique) à 26% et enfin l’eau chaude sanitaire à 14%.
Concernant, le secteur tertiaire, le chauffage et les usages « autres » (climatisation, électricité spécifique…) sont les usages les plus représentés respectivement à 4% et 47%. Ces deux usages sont suivis par l’eau chaude sanitaire (8 %).
Consommations par usage résidentiel
Consommations par usage tertiaire
Plus d’informations et des indicateurs connexes sont disponibles sur BATISTATO, outil développé par la DRIEAT permettant de visualiser la constitution des parcs de bâtiments résidentiels et tertiaires dans les territoires franciliens, et réutilisant certaines données du ROSE.
Consommations par période de construction du résidentiel
Consommations par sous-secteurs tertiaire
Les consommations énergétiques sont particulièrement liées à la période de construction des bâtiments en particulier sur le territoire métropolitain, densément urbanisé. Pour le secteur résidentiel, les consommations énergétiques moyennes par âge du bâtiment indiquent que les bâtiments construits avant 1945 sont les plus énergivores, par comparaison, les bâtiments construits depuis 2006 consomment moitié moins d’énergie à surface équivalente. Ce résultat prend notamment en compte les rénovations d’isolation et des moyens de chauffage, dont production d’eau chaude.
Concernant le secteur tertiaire, ce sont aussi les différentes activités, dont les consommations sont réparties par sous-secteurs, qui sont intéressantes à observer. Les bureaux et les administrations ainsi que les commerces représentent la plus forte part des consommations du secteur (respectivement 31% et 22%).
Émissions de gaz à effet de serre (2022)
À l’image des consommations d’énergie, les émissions de GES scopes 1+2 sur le territoire métropolitain, ont également diminué depuis 2005 (-38%), avec 13 500 kteqCO2émises.
Les secteurs de l’énergie et de l’industrie enregistrent les plus fortes baisses (respectivement -49% et -45%).
Les secteurs du bâtiment (résidentiel + tertiaire) et des transports routiers présentent également une diminution forte (respectivement -43% et -33%). Néanmoins, à l’instar de la Région, ces secteurs représentent la grande majorité des émissions du territoire, avec respectivement 62% et 28% du bilan métropolitain.
Productions énergétiques (2023)
La production totale d'énergie de la Métropole du Grand Paris s'élève à 15 TWh ce qui couvre 18% des consommations finales totales d'énergie de la Métropole.
Cette production est majoritairement une production de chaleur (87%) qu'il s'agisse de chaleur en réseaux ou diffuse. Les productions d'électricité (5%) et de fraîcheur (8%) restent néanmoins non négligeables et connaissent une croissance importante, notamment grâce aux accompagnements techniques et financiers déployés ces dernières années pour les filières renouvelables et de récupération. A ce jour, aucune injection de biométhane ne se fait sur le territoire de la Métropole du Grand Paris.
La part renouvelable et de récupération tend à être majoritaire. En effet, la chaleur renouvelable et de récupération est déjà majoritaire à 64% dans le total de la chaleur métropolitaine produite. La production renouvelable et de récupération électrique quant à elle, représente 31% dans le total de l'électricité métropolitaine produite, néanmoins elle tend encore d’avantage à se développer sur plusieurs filières et notamment le solaire photovoltaïque.
Ainsi, la part de la production renouvelable et de récupération sur le territoire de la Métropole du Grand Paris s'élève à 63%.
C’est la production de chaleur qui représente la plus forte part qu’elle soit EnR&R (88%) ou non EnR&R (85%).
Les trois filières de production de chaleur EnR&R les plus représentées sont ici, la production thermique à partir des déchets ménagers et assimilés (Unités d’Incinération des Déchets Non-Dangereux (UIDND)) à 41%, du bois-énergie (chaufferies biomasses et bois domestique) à 26% et des pompes à chaleur aérothermiques à 15%. Néanmoins, un essor conséquent des géothermies (profonde et de surface) est à noter et représente la 4e filière la plus importante dans la Métropole, comme pour l’Île-de-France (14%) appuyée par le développement des réseaux de chaleur urbains.
Pour l’électricité EnR&R c’est l’incinération des déchets ménagers et assimilés (UIDND) qui représente la plus forte part (95%). Néanmoins, de la même manière que les géothermies pour la chaleur, ici, le solaire photovoltaïque connaît un développement important et représente la 2ème filière la plus productrice d’électricité EnR&R (5%).
Pour la partie non EnR&R, le gaz naturel est la source d’énergie la plus utilisée que ce soit pour la chaleur (96%) ou encore l’électricité (91%).
La production totale de chaleur livrée à un réseau de chaleur s’élève à 9,7 TWh en 2023 pour le territoire de la Métropole du Grand Paris, soit 74% des livraisons de chaleur sur réseaux en Île-de-France. Dans cette production totale, plus de la moitié est EnR&R (52%).
De nombreuses technologies, très peu utilisées en France, sont ici utilisées au sein des réseaux de chaleur métropolitains : solaire thermique, pompes à chaleur sur groupe froid et aérothermiques, cloacothermie (récupération de chaleur des eaux usées) ou encore valorisation de la chaleur fatale sur data center. L’ensemble de ces « nouvelles filières » produisent 177 GWh mais ne représentent encore que 2% de la production régionale sur réseaux. Par ailleurs, avec l’essor projeté des data centers sur le territoire, la question de la chaleur fatale des installations à valoriser sera prépondérante à l’avenir.
Enfin, la voie de l’interconnexion est également privilégiée au sein de certains réseaux. Avec 667 GWh de chaleur provenant d’un autre réseau, les réseaux métropolitains, permis grâce à la densité des réseaux présents sur le territoire, sont donc dans une démarche responsable, économique et écologique !
Depuis 2017, la production d’énergie métropolitaine a augmenté de 1%. Une évolution modeste qui s’explique, et qui demande à différencier la production EnR&R, de celle non EnR&R. En effet, la première a progressé de + 12 %, tandis que la seconde a reculé de 14 %.
À l’instar de la tendance observée à l’échelle francilienne, la Métropole du Grand Paris connaît une transformation progressive de son mix énergétique, avec une part croissante d’EnR&R et un renforcement de son indépendance énergétique année après année.
Cette baisse des énergies non EnR&R, s’explique en partie par les différentes crises survenues en France entre 2020 et 2023, mais aussi par le développement de certaines filières renouvelables et de récupération.
Parmi la hausse de la production EnR&R, la chaleur et l’électricité ont connu deux trajectoires assez différentes depuis 2017 (respectivement +15% et -3%).
Concernant la chaleur, les mêmes filières qu’à l’échelle régionale sont à l’œuvre : géothermie profonde (x 1,3), géothermie de surface (x 1,3), PAC aérothermiques (x 2,1).
En revanche, pour l’électricité, la baisse de la production enregistrée s’explique en partie par un contexte métropolitain particulier : les seules filières pouvant véritablement se développer pour produire de l’électricité est le solaire photovoltaïque et la chaleur fatale issues des usines d’incinération. La métropole dépend essentiellement de ces deux filières pour produire de l’électricité EnR&R. Or, malgré un doublement de la production photovoltaïque, celle issue des usines d’incinération a diminué de 6% en raison de plusieurs facteurs :
Baisse des tonnages des déchets incinérés
Amélioration du tri à la source et du recyclage (notamment des biodéchets)
Réorientation de la production vers la chaleur plutôt que l’électricité (pour alimenter les réseaux de chaleur)
Contraintes réglementaires et environnementales
Ce constat reste cependant positif, car il reflète la mise en œuvre concrète de l’un des objectifs prioritaires : la réduction de la production de déchets. Ce signal se retrouve clairement dans ce bilan énergétique !
Enfin, comme pour l’Île-de-France, la production de fraîcheur est restée stable sur la période. Cela s’explique par le fait que la métropole comprend 12 des 14 réseaux de fraîcheur existantes sur la région.
Dans un contexte fortement urbanisé (densité de population, bâti tertiaire important), les enjeux évoqués pour la région s’appliquent pleinement ici : forts besoins en refroidissement et présence marquée des îlots de chaleur urbains.