L’actualité du ROSE : en Île-de-France, développement ambitieux des énergies renouvelables, forte dépendance aux énergies fossiles

16 janvier 2020ContactDounia Yassin

Le scénario 2030 de la stratégie régionale énergie-climat associe à la réduction de près de 20 % de la consommation énergétique régionale, un développement ambitieux des énergies renouvelables et de récupération et une diminution de moitié de la dépendance aux énergies fossiles.
On constate aujourd’hui que malgré les efforts et les moyens importants déployés pour le développement des EnRR, l’Île-de-France reste fortement dépendante des énergies fossiles. 

Au total, 62 % des consommations énergétiques finales de la région sont issues des énergies fossiles (36 % pour le gaz naturel et 26 % pour les produits pétroliers et le charbon). Les transports ont de toute évidence un poids important dans ce bilan, mais le constat est valable également si l’on considère le bilan hors transports : 55 % des consommations sont imputables aux énergies fossiles (48 % pour le gaz naturel et 6 % pour les produits pétroliers et le charbon). 

Cette dépendance concerne de façon plus ou moins importante les trois vecteurs d’énergie que sont le gaz, l’électricité et la chaleur :

  • Malgré la très forte croissance de la filière méthanisation et la multiplication par 30 des quantités de biométhane injectées depuis 2013 (cf. article L’actualité du ROSE : le biogaz, filière encore émergente, mais en forte croissance), la part des consommations de gaz couvertes par ce gaz vert reste très minime puisqu’elle s’élève à seulement 0,2 %.
  • L’électricité produite en Île-de-France est issue à environ 50 % d’installations thermiques à combustibles fossiles.  
  • Les réseaux de chaleur franciliens sont également concernés malgré la part importante des énergies renouvelables dans leur mix de 52 % (cf. article Les chiffres-clés du ROSE : les EnRR dans les réseaux de chaleur / froid franciliens). Le reste de leur production est issu à environ 40 % du gaz naturel et à 7 % du charbon. La part du fioul est aujourd’hui négligeable puisqu’elle est de moins de 1 %. 

Ces constats soulignent donc la nécessité de diversifier le mix énergétique francilien, quels que soient les usages concernés, en exploitant au mieux les filières matures locales (chaleur de récupération, géothermie, solaire, méthanisation, biomasse) et en poursuivant le développement des technologies et procédés connexes (utilisation de l’hydrogène, pyrogazéification des déchets). 

Le verdissement du mix soulève toutefois la question de la limite des potentiels de développement de chacune des filières et la nécessité d’y associer une diminution des besoins, à travers l’amélioration de l’efficacité énergétique des équipements et du bâti et une évolution des comportements basée sur la sobriété.